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La LADDH

La Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) est une association nationale à but non lucratif soumise aux dispositions de la loi 12/06 du 12 janvier 2012 relative aux associations. Elle a été créée en 1985 par un groupe de militants . Officiellement reconnue par les autorités, le 26 juillet 1989, après l’ouverture politique arrachée par les événements du 5 octobre 1988../ contact : laddhalgerie@gmail.com

Gestion des migrants subsahariens : la confusion

Publié le 1 Juillet 2018 par La LADDH

Le 25 juin 2018, l’agence de presse américaine Associated Press (AP) publiait une longue enquête sur les migrants subsahariens rapatriés, par les autorités algériennes, les 14 derniers mois.

Selon cet article, illustré de photos, les 13 000 migrants, toutes nationalités confondues, qui ont été arrêtés sur le sol algérien, ont été expulsés vers le sud du pays et «abandonnés à la frontière avec le Niger dans leur majorité». Selon la même source, toujours, «des survivants interrogés par l’agence américaine ont affirmé que beaucoup ont péri en essayant de traverser le no man’s land jusqu’à la petite ville d’Assamaka à 15 kilomètres de la frontière».

Deux jours après la parution de l’article en question, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a réagi, quoique indirectement, au micro de Radio France International (RFI) en considérant que ceux qui ont qualifié les reconductions de brutales (des ONG, notamment) «n’engagent qu’eux-mêmes», avant de préciser : «Maintenant que l’Algérie est critiquée, nous savons dans quel contexte on fait face aux critiques. Mais ce n’est pas innocent, c’est une campagne que certains essaient de mener contre l’Algérie. Nous sommes très sereins, parce que ce que nous faisons, nous le faisons dans le cadre du respect de nos lois. Nous le faisons dans le cadre du respect de la dignité humaine et nous le faisons dans le cadre de la concertation avec les pays de transit.»

Le Croissant-Rouge algérien (CRA), par l’intermédiaire de sa présidente Saïda Benhabylès, a également réagi en confiant à TSA : «C’est le gouvernement du Niger qui a sollicité l’Algérie pour l’aider à rapatrier ses ressortissants en situation irrégulière sur le sol algérien. Nous avons une copie d’un communiqué, publié en décembre 2014, du secrétariat général du gouvernement nigérien qui explique les raisons de cette demande et qui dit avoir découvert des réseaux criminels nigériens activant au Niger et en Algérie en exploitant les femmes et les enfants par la mendicité et la prostitution (…) Les opérations de refoulement se sont faites dans le respect des normes internationales. Nous avons reçu au CRA la première dame du Niger, à sa demande.»

Dans un communiqué qui nous a été transmis, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a fortement démenti ces informations, considérant que «ce rapport, qui n’est pas innocent, ne repose sur aucune crédibilité. Les informations contenues dans cette enquête sont basées sur une tromperie ne reflétant pas la réalité du terrain». La ligue en question affirme que «ce rapport vise l’Algérie, par le biais de la pression et de la provocation, pour la pousser à signer avec l’Union européenne un accord consistant à accepter les migrants sur son sol, comme cela s’est fait avec la Turquie et Ce reportage cible le pays par le chantage et la pression pour l'installation d'une base militaire en Algérie et pour la signature d'une convention avec l'Union européenne sur les réfugiés.».

Et donc, selon Houari Kaddour, le président de la ligue, qui insiste sur le fait que cette «enquête ne répond à aucun critère scientifique pour l’évaluation de la situation», estime, par ailleurs, qu’Associated Press «s’est contentée d’opinions personnelles sans avoir pris le soin de faire des recherches sur le terrain». Des dizaines de migrants, rapatriés il y a moins d’un mois de l’extrême ouest du pays, ont réussi à retourner à Maghnia.

Idrissa, Camerounais d’origine, rencontré dans la périphérie de la ville, a déclaré qu’il avait été «rapatrié par bus vers Tamanrasset, puis vers le Niger. On a fait le chemin inverse pour regagner Maghnia» sans préciser comment et dans quelles conditions, lui et ses camarades ont pu «retourner au bercail».

Par Chahredine Berriah

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